Attitudes

Considérer le territoire architectural comme étant un espace expérimental générant des nouveaux apprentissages. 

Inscrire l’existant dans l’évolution temporelle et spatiale, non rectiligne, du contexte.

Provoquer les réactions du tissu contextuel en posant non pas un acte unique, figé, emphatique, mais plutôt une succession d’actes essentiels et sensibles posés à des moments distancés d’un temps de réaction du micro/macro territoire d’intervention. 

Prêcher la simplicité de l’acte architectural. Cet acte peut se réduire à la confrontation du contexte à une couleur précise, à une matière, à un rythme, à une écriture, à la recherche d’une fluidité, à l’impact de la lumière.

Réaliser des architectures complexes à partir d’éléments simples. Observer les structures fractales qui révèlent des règles de multiplications, à des échelles différentes, d’un ou plusieurs éléments simples, identiques ou légèrement modifiés, pour créer des structures complexes et irrégulières.

Considérer l’importance du vide, du non défini, du potentiel, du hasard, du non fini, comme valeurs intrinsèques de l’architecture.

Produire des architectures en rapport avec les incessantes interactions des êtres humains avec le monde et les choses. L’être humain en mouvement se dédouble et se déforme, le rapport à d’autres corps et choses le change continuellement. Explorer en architecture les multiples territoires des possibles séquences corporelles.

Lire l’architecture comme des parcours d’espaces à perceptions différentes et à cadrages successifs.

Créer des espaces flexibles et évolutifs.

Considérer un espace ancien comme un produit de la mémoire d’un vécu en y intervenant par greffe de nouveaux espaces, matières ou rythmes intégrant le temps présent dans la continuité temporelle de la mémoire. 

Mise à part les mesures métriques, considérer d’autres façons de métrer l’espace: la durée, la vitesse de parcours, la densité...

Rechercher des nouvelles expressions du mur, de l’enveloppe des bâtiments, à partir d’éléments d’échelles et de contexte différents développant des textures, des rythmes, des transparences, des rapports à la lumière nouveaux. 

Confronter le langage universel au contexte local. 



La « saignée » dans la ville

La ville est formée de différentes épaisseurs, de strates superposées comme des couches successives de feuilles amenées par le vent de directions différentes, à des vitesses différentes, à des moments différents.

De l’infiniment petit à l’infiniment grand, le territoire est un tissu organique et amorphe avec une structure interne complexe et continue. Dans les agglomérations, ce tissu est défini par une compacité et une inertie de mouvements, ce qui implique que la ville agit comme un corps solide et dense.

Pour analyser la ville, le territoire, le lieu, il n’est pas suffisant d’analyser les éléments visibles, mais d’explorer les profondeurs, de dégager les énergies profondes, de libérer les dimensions des temps successifs d’un présent continu. L’intervention architecturale dans ce tissu organique doit s’opérer de façon ponctuelle. Les énergies seront alors libérées à travers des saignées faites à des endroits particuliers du tissu urbain, à des points clés. 

Pour déterminer ces points clés, il faudra se laisser glisser dans les plis du territoire, de le parcourir selon ses directions évolutives, selon ses artères, vivre les différents flux qui le traversent. Ces points d’intervention seront déterminés comme des points d’acuponcture, selon les lignes de forces vitales du territoire. 

A travers la saignée, des échanges, des interférences, des compréhensions se produisent. 

L’espace saignée se rempli d’un flux de facteurs de constitution et d’évolution de la ville qui devient matière d’une nouvelle architecture. 

Le tissu organique sur lequel l’action se produit réagira, ce qui sollicitera ensuite des nouvelles réponses architecturales.

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  • Arquitectos
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1998